168ème BRITISH OPEN

Le PBB est de retour sur la scène internationale

Une satisfaction intense pour les anciens de pouvoir reconcourir à ce niveau, un rêve fou pour les nouveaux, et pour tous une aventure collective, solidaire à la conquête de l’excellence.

Les 2 ans de suspension sanitaire 2020 – 2021 ont été vécus comme un coup d’arrêt forcé, déroutant. Comment un groupe dont les valeurs sont basées sur le collectif, l’échange, la solidarité, le plaisir partagé et l’excellence, peut-il accepter sereinement de ne plus être, ne serait-ce même que passagèrement ? Nous accueillons notre nouveau Directeur Musical Laurent Douvre dans ce climat où le temps semble suspendu.

L’organisation du British Open nous propose alors de décaler notre venue, dès la reprise possible des échanges internationaux. Que dire ? N’est-ce pas folie que de s’engager dans un tel évènement alors que nous sommes à l’arrêt ? Certes, mais une douce folie Française guidée par la foi de la musique. On dit OUI bien sûr ! Renoncer à cette invitation, ce serait renoncer à un travail collectif, un engagement durant plus de 10 ans pour atteindre ce niveau. Renoncer n’est pas dans notre feuille de route.

Une préparation intense, studieuse

Après quelques lectures de la pièce en juin, c’est le 28 août qui marque le début de notre préparation pour le British Open. Une œuvre imposée « The Word Rejoicing » d’Edward Gregson.

Nous voici réunis pour 15 jours et plus de 60 heures de préparation collective au CRR de Créteil (principalement en semaine), avec lequel nous sommes en résidence depuis de nombreuses années et au sein des locaux de l’harmonie & Brass Band de Champs sur Marne qui nous permet d’avoir des disponibilités le WE.

Pour nous, l’enjeu est de taille, immense : montrer le jeu du PBB sous la baguette de notre nouveau chef Laurent Douvre au royaume du brass band, Birmingham. Humilité, fierté et envie alimentent notre préparation. Une ambiance très sérieuse, studieuse pour avaler les centaines d’explications à la minute de notre Chef. Rigueur, précision, engagement, musicalité, tout est décortiqué à la note près, au silence près ; aucune résonnance n’est laissée au hasard. Notre groupe est mobilisé, investi.

Au-delà du concours c’est le moment pour nous de continuer à forger notre pâte sonore, notre esthétique, de faire corps avec les directions musicales de Laurent.

Un premier concert de rodage est organisé au conservatoire de Colombes. Un grand MERCI au passage aux organisateurs pour leur soutien et leur accueil dans une période de rentrée déjà très chargée pour eux.

Le bus, les grenouilles sauteuses et la Licorne enchantée

La quinzaine de prépa touche à sa fin, départ annoncé J-2, le jeudi 8 à 14h en bus, pour le deuxième et dernier concert test : direction Beuvrages.

Mais avant de partir… il faut s’équiper pour le grand Nord : saucissons, vittel et surtout des jeux d’adresses et de réflexion pour maintenir notre forme. Deux lanceurs de Grenouilles (faut bien ça pour se mettre dans le personnage du French Frog) et l’indispensable mascotte, il nous en faut une. Notre dévolu tombe sur une licorne porte bonheur, on la maquille à l’effigie du PBB.

Elle va nous accompagner… nous porter chance partout, enfin presque…16h07 : annonce de la mort de la Reine Elisabeth. P***** de licorne ça commence bien.

Drôle d’ambiance, une inquiétude générale s’installe sur le maintien ou l’annulation du concours. Coups de fil, QG traduction en place, on glane un maximum d’infos. Allez notre licorne va nous porter chance… on croise les doigts. On va l’afficher partout sur les réseaux sociaux notre Licorne pour conjurer le sort.

Ha zut, l’opération spéciale du rapatriement du corps de la Reine porte le nom Unicorn (Licorne en anglais). On ne va pas se faire remarquer déjà… notre licorne adorée restera cachée et nous jouerons « God Save The Queen » en ouverture du concert le soir même, ce ne sera que plus apprécié.

Arrivée à Beuvrages, nous sommes accueillis par l’Harmonie & Fanfare, pays natal de 3 de nos Ch’ti musiciens « hein » : Eumilie, Jhain Bôtiste et Bichôte hein. Un accueil chaleureux et convivial comme sait le faire le nord avec une salle comble, cela nous encourage et nous fait vraiment chaud au cœur.  

Couché tôt, levé très tôt : départ à 6h30, ça pique. Ça y est c’est LE départ vers BrassLand.

8 heures de Bus vous savez ce que c’est avec le PBB… ? Certains dirons courage. Mais en fait, c’est trop bien : on dit plein de bêtises (surtout le chef). Et comme tout le monde a pensé à laver ses chaussettes par solidarité alors tout se passe bien… Détente, repos, rigolade, dodo, jets de grenouille à profusion… et même un choral de « chauffe » sous la manche !

Le concours est bien maintenu… ouf, soulagement général GO, GO GO !

Birmingham, le royaume du Brass !

Aussitôt arrivés, direction St Paul’s church pour une répétition générale. Concentration maximum, jouer dans une église anglaise nous porte, l’esprit du concours est là, tout près.

Le tirage au sort : 9h

Tout le monde a bien dormi sauf JD. Dès qu’il a commencé à compter les moutons… c’est Paul qui s’est endormi vite… trop vite pour JD qui n’a pas pu trouver ses boules quiès. Paul lui, a très bien dormi nous a-t-il dit.

9h : tous présents dans le Hall de l’Hôtel au cas où nous tirerions le chiffre redouté : N°1. Ce qui signifierai ouvrir le concours en jouant « God Save The Queen » comme le veut la tradition. Nous avons déjà chauffé les instruments dans les chambres, au cas où… Allez, le sort tombe : N°4 ! C’est pas mal, passage en fin de matinée, une condition idéale pour nous.

L’arrivée dans l’antre des Brass : Le Symphonie Hall

Tous ensemble, tous ensemble : direction le Symphonie Hall. Tous, sauf notre Licorne… elle reste à l’Hôtel.

Au passage on applaudit bien fort tout le bureau du PBB pour l’organisation et d’avoir su concentrer en un seul lieu, à quelques minutes de marche seulement, St Paul’s Church pour la répétition, l’Hôtel et le Symphony Hall.

Le Symphony Hall est immense, nous palpons l’ambiance de l’Open, avec déjà beaucoup de monde sur place. Nous ne nous laissons pas griser : direction les loges. Chacun doit retrouver sa routine, ses marques, son temps à soi et commencer à se concentrer.

Le dernier raccord, les 10 dernières minutes

L’attente en loge ne dure qu’une vingtaine de minutes, les chefs de pupitre motivent leur troupe, il ne faut pas trainer, nous n’aurons droit qu’à 10 minutes de mise en loge collective. Juste le temps de faire un choral et de se mettre dans l’œuvre en jouant quelques passages. Vient le temps des derniers mots du chef, un moment toujours important pour rassembler, il est très fort pour ça notre Laurent.

1, 2, 3 … fa, fa, fa, sol, sol fa

Dès le premier son d’Amélie au trombone solo, on le sait : plus question de retenir quoi que ce soit : tout donner est le mot d’ordre. L’envie est totale. Concentration, regards, sueur, plaisir, vibration, écoute, précision, chaleur du son, chanter, chanter, chanter, il faut tout donner sur chaque note. Tout donner entre chaque note, pas un instant de vide n’est permis. Nous devons tout vivre intensément. L’énergie se ressent, elle circule comme un mot de passe magique dont nous seul avons la clé mais qui doit se sentir jusqu’au public. Nos regards accompagnent les solistes, notre cœur les soutiens, quand on ne joue pas on est là, tous ensemble. La présence de chacun est importante, indispensable. Les notes s’enchainent vite, et puis… le choral final est déjà là. La chemise est trempée, il faut tout donner encore. L’accord final résonne dans cette salle mythique et enfin on peut se laisser aller à écouter cette acoustique magistrale.

La plus belle salle au monde pour les brass bands. Une acoustique qui révèle tous les reliefs de la musique. L’oreille du public peut entendre la distinction de chaque ligne, chaque pupitre. Sur scène, c’est d’un confort troublant en rapport aux conditions habituelles de répétition et de représentation. Et en même temps, le Symphony Hall est capable d’absorber un son énorme. 10 Brass réunis sur scène et la salle ne saturerait pas. Pour nous, cuivres et percussions, c’est tout simplement grisant. Une expérience unique.   

Délivrance

Les applaudissements nous délivrent de cette tension accumulée, nous redonnent cette énergie dépensée : nous pouvons relâcher.

Ça y est : on l’a fait. Le jury appréciera-t-il ? Cela n’est plus de notre ressort.

14e sur 18… Un classement encourageant dans un concours très particulier. Le PBB seul Brass Français, a affirmé son approche musicale singulière, remarquée et appréciée. Nous avons joué ce que nous sommes, certes avec beaucoup à faire encore, attentifs à toutes les remarques constructives transmises par le jury. Mobiliser les individualités et les rassembler au service d’un collectif encore plus performant : la quête de chaque brass band ; nous n’y dérogeons pas.

Au-delà de ce classement, il faut souligner la manière incroyable dont nous avons gravi les marches. En 1 an, avec une résilience incroyable, le groupe a suivi une progression constante en passant par le Championnat de France, l’Open d’Amboise, pour se tenir sur LA scène Internationale, « The place to Be » comme ils disent là-bas. Cette avancée spectaculaire, saluée unanimement par les critiques nous conforte… La voie est tracée !

Rendez-vous lundi à 9h en salle 304, avec Laurent Douvre à la baguette pour continuer ce beau chemin vers cette excellence à la Française…

Vive le PBB !

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