Interview d’Olivier Calmel, compositeur en résidence auprès du Paris Brass Band

Comme nous vous l’annoncions à l’occasion de notre concert de rentrée fin septembre, le PBB a désormais la chance d’accueillir en résidence le fameux compositeur Olivier Calmel. La com’ a contacté Olivier pour faire d’avantage connaissance, et revenir avec lui sur les détails de cette collaboration, que l’on espère des plus fructueuses…

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Com : Bonjour Olivier. Pour ceux qui ne vous connaîtraient pas, pouvez-vous vous présenter, en quelques mots…

Olivier Calmel : Je suis né d’une famille de musiciens et cela a fait naître chez moi un goût pour la recherche d’une identité assez tôt dans ma vie. J’ai développé un travail personnel d’autodidacte passionné avant d’intégrer finalement les classes d’harmonie, contrepoint, fugue et orchestration à Paris. Je suis compositeur et pianiste et partage désormais mes activités entre la composition et l’orchestration de musiques pour des films, des commandes pour ensembles contemporains et le jazz…

Com : Comment définiriez-vous votre travail, votre esthétique de composition ? 

Olivier Calmel : Ce n’est pas vraiment à moi que devrait revenir cette tâche mais pour faire simple je dirais que j’ai été influencé, façonné comme mes pairs, par le jazz des années 50 à nos jours, par de nombreuses musiques dites « populaires », à commencer par Prince, Maceo Parker, Groove Collective, Maze, LEvel 42 et bien d’autres, tout autant que par des œuvres absolument essentielles : celles de Ravel, Debussy, Bartok, Stravinsky, Krzysztof Penderecki, Reich, Adams ou encore Herrmann et Williams…

Com: Que pensez-vous de la formation « brassband », dont le mouvement en France est en plein essor depuis quelques années maintenant ?

Olivier Calmel : Le brassband est une formation extrêmement riche et vive, dont les spécificités ne sont pas, il me semble, assez reconnues ou exploitées dans notre pays. Il y a effectivement et objectivement un vrai essor et un engouement des musiciens, du public et des organisations pour le brassband. Pour autant, il semble que nous soyons encore peu de compositeurs et d’orchestrateurs à nous intéresser vraiment à cette formation, à nous investir dans l’écriture de nouvelles pièces et à tenter de renouveler le répertoire de cette nomenclature. La raison semble complexe, mais je crois que, à l’instar des formations d’ensemble de cuivres, d’ensemble à vents et d’orchestre d’harmonie, les spécificités du brassband, ses couleurs, sa richesse harmonique, son répertoire de référence, les possibilités techniques qu’il offre et les axes de développement sont encore assez méconnus et peut-être même sous-estimés. Dans les classes d’écriture, de composition, d’orchestration, il est encore souvent enseigné que la formation symphonique est dominante, la plus importante, la seule avec laquelle il est possible de s’exprimer pleinement… On étudie le quatuor vocal ou à cordes, on travaille l’orchestration de compositeurs majeurs sur plusieurs siècles, mais on n’aborde malheureusement que très rarement les spécificités de l’écriture pour les vents, a fortiori des cuivres… En tout état de cause je considère qu’il existe de très belles couleurs et des possibilités passionnantes pour cette formation. Pour ma part je me suis d’abord intéressé à l’écriture pour ensemble à vents, puis pour orchestre d’harmonie, avant d’enfin découvrir le brassband lors d’un premier travail de création avec Brassage Brass Band.

Com: Comment avez-vous connu le PBB ?

Olivier Calmel : Je connaissais le PBB de nom depuis un moment, depuis que j’ai commencé à écrire pour brassband c’est-à-dire une paire d’années. J’ai reçu cette année une commande pour l’écriture d’un concerto de la part de Bastien Baumet, euphonium solo du Paris Brass Band. Il m’a demandé une première version pour euphonium solo et brassband, dans la perspective de le proposer au PBB.

Com : Quelle(s) forme(s) prendra concrètement la résidence auprès du PBB qui débute en cette nouvelle saison ?

Olivier Calmel : Dès le début de la résidence j’ai communiqué à la direction artistique plusieurs de mes pièces : le concerto pour euphonium et brassband pour Bastien Baumet, un choral permettant de bénéficier pleinement des couleurs chaudes et legato du brassband, et une symphonie en deux mouvements. J’ai également été mandaté pour écrire une pièce d’ouverture et une pièce de clôture de concert pouvant être jouée en fin de programme ou en bis, à grand renfort de virtuosité soliste et collective. Il y a évidemment d’autres projets à l’étude, je ne peux pas en dire plus pour l’instant !

Com : Que peut-on vous souhaiter? Que peut-on SE souhaiter?

Olivier Calmel : Je pense que cette résidence est une magnifique opportunité pour apprendre à se connaître, pour tenter de repousser nos limites personnelles et collectives, élargir nos connaissances, partager et découvrir ensemble, faire vivre le répertoire pour cuivres et tenter d’y apporter une modeste pierre! Alors…souhaitons-nous « simplement » des moments humains et musicaux beaux et intenses !

Tout cela annonce l’écriture de nouvelles belles pages. Le PBB, le monde français du brassband et Olivier Calmel en sortent d’ores et déjà grandis!

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